Maigrir c’est dans la tête – Dr Apfeldorfer – La clef de l’existence de soi
L’être humain est un tout: notre façon de manger reflète des schémas de pensées et de comportements plus profonds. Vous ne pourrez pas mincir et rester mince sans évoluer sur d’autres plans.
Il vous arrive de manger plus qu’à votre faim, sans d’ailleurs que vous y preniez un réel plaisir gustatif, voire sans plaisir aucun.
On peut manger par excès:
- pour lutter contre un sentiment d’inexistence, de vide, d’ennui douloureux.
- sous l’effet mécanique de sentiments insupportables, qu’il s’agisse de contrariétés ou d’angoisse, de tristesse ou de colère.
- pour maintenir la souffrance à distance.
- pour se faire du bien alors qu’on a bien peu de motifs de satisfaction par ailleurs.
- pour se punir, parce qu’on est insatisfait de soi.
- pour se stimuler, parvenir à se mettre au travail, aider à la concentration.
- pour se prouver à soi-même qu’aucune contrainte ne saurait nous tenir prisonnier.
- pour défier ceux qui voudraient nous contraindre à maigrir.
- parce qu’on est la proie de pulsions incontrôlables, et qu’on mange en excès sans qu’il soit possible de déterminer des raisons autres que biologiques ou profondément enfouies dans un inaccessible inconscient.
Les personnes ayant des problèmes alimentaires sont incapables de maîtriser leurs prises alimentaires à l’image d’un toxicomane. On parle de toxicomanie au sucre, au chocolat, tandis que, du point de vue psychologique, on évoque des problèmes d’identité, l’incapacité à devenir autonome, à établir une séparation entre soi et l’autre, la dépendance dans laquelle on se trouve tant par rapport aux autres que par rapport à la nourriture. Cette dernière serait une forme d’ersatz de la mère et on mangerait parce qu’on serait incapable d’assumer la séparation d’avec la mère et ses nombreux substituts.
Il est important de prendre conscience que votre façon de vous comporter face à la nourriture n’est que l’un des aspects d’une série d’attitudes globales, et correspondant à une certaine façon générale d’être au monde. Cela souligne le fait que, pour devenir une personne authentiquement mince, perdre des kilos ne suffit pas
* Et bien je vous souligne non seulement la phrase mais je vous la mets également en gras! Combien d’entre vous, après la perte de poids se voit toujours gros? Moi même je l’ai vécu et souvent j’en arrive à la conclusion que même mince, je ne saurai pas plus m’habillée en fille qu’aujourd’hui grosse! Certes, j’aurai du choix, je pourrai certainement porter plus de vêtement mais concrètement c’est pas en devenant mince que je vais acquérir par la même occasion la faculté du relooking! *
Les contraintes et les décisions
Une décision est un acte librement choisi, tandis qu’une contrainte est quelque chose qui nous est imposé.
Pourtant, certains actes, apparemment décidés en toute connaissance de cause, peuvent se révéler être des sources de contrainte.
Comme une décision implique l’idée d’action, on peut être tenté de considérer que sont des décisions les choix mis en actes dans l’enthousiasme, qui donnent l’impression de ne pas demander d’efforts. Inversement les situations de contrainte sont le plus souvent vécues passivement, voire en pratiquant la résistance passive. Résister passivement consiste à remplir ses obligations malgré tout, mais en traînant les pieds, ou de façon incomplète, imparfaite.
Les notions d’activité ou de passivité ne sont donc pas suffisantes pour différencier contraintes et décisions. On peut parler d’action décidée lorsque le lieu du contrôle est interne à l’individu. Celui-ci se sent en harmonie avec ce qu’il fait, se vit comme auteur de l’action et se sent libre. Situer le lieu du contrôle de ses actions en soi signifie qu’on a l’impression qu’on agit comme on le décide, qu’on a la capacité d’influer sur les évènements, qu’on est maître de son destin. A l’inverse, situer le lieu du contrôle à l’extérieur de soi signifie vivre dans la contrainte: on est le jouet d’autres personnes, ou de forces obscures, ou d’un destin sur lequel on n’a pas de prise, on ne peut que subir.
Un lieu de contrôle externe débouche sur l’acceptation passive de son sort, la résignation ou bien sur des élans de révolte brutale, anarchique. En effet, dès qu’une action s’inscrit dans la durée, dès qu’elle doit être répétée, elle acquiert des allures de contrainte.
Appliquons ces notions au domaine alimentaire: ceux ou celles qui placent le lieu de contrôle de leurs actes en dehors d’eux-mêmes ont tout d’abord le sentiment que, lorsque des nourritures appétissantes les environnent, ils ne peuvent faire autrement que les manger. Ils ne se sentent pas la capacité de dire non à la nourriture.
De même, lorsqu’ils désirent maigrir, comme ils se sentent dépourvus d’une volonté autonome, ils ne peuvent envisager d’autres solutions qu’une prise en charge extérieur: une volonté extérieur doit agir sur eux pour les « faire maigrir. » Ces individus sont donc fortement tentés de faire appel à un médecin qui leur ordonnera un régime sur un mode autoritaire. Puis, ils vivent rapidement toute méthode amaigrissante comme quelque chose de tyrannique, imposé de l’extérieur. Ils entrent alors en lutte avec leur propre décision de maigrir (ou bien avec le médecin qu‘ils ont chargé de les faire maigrir), s’épuisent en actes de sabotage, de désobéissance, de défi. Le fait que c’est avec eux-mêmes qu’ils sont en lutte est rapidement perdu de vue.
Là réside la raison de nombreux échecs: les personnes qui ont un lieu du contrôle externe peuvent certes se contraindre à maigrir, se priver, se tyranniser durant quelques semaines ou quelques mois mais ne parviennent pas à endurer une telle position indéfiniment. Elles passent leur temps à basculer de la contrainte à la révolte et, telle Pénélope, saccagent régulièrement ce qui leur a pourtant demandé tant d’efforts.
* En lisant cela, ça me fait penser à toutes celles qui ont décidé de faire le régime Dukan et qui l’ont tenu, aimé, apprécié, maigri… pour ensuite ne plus pouvoir le suivre, perte de motivation, pas de phase 3 donc encore moins de phase 4, qui ont repris leurs kilos et remis la faute sur la méthode, le Dr et non sur elles mêmes… *
En résumé:
Perdre du poids (et ne pas le reprendre) demande dans tous les cas bien des efforts:
-Ces efforts sont d’autant plus aisés à supporter qu’ils s’apparentent à des décisions, résultant d’un accord profond avec soi-même.
-A l’inverse, ils seront d’autant plus insupportables qu’ils s’apparenteront à des contraintes, imposées par le monde extérieur.
On peut s’imposer des contraintes à soi-même, mais cela n’en reste pas moins des contraintes.
Maigrir, se modérer sur le plan alimentaire, devenir une personne mince, deviennent des décisions lorsqu’elles sont ressenties comme faisant partie intégrante de soi, non comme quelque chose d’extérieur à soi.
Maigrir durablement nécessite donc qu’on n’attende pas que la solution de ses problèmes viennent de forces extérieures, mais qu’on soit suffisamment en accord avec soi-même pour pouvoir agir par soi-même sur le cours des choses.
Le lieu de contrôle doit être interne et non externe. Ce qui suppose une intériorité plus étoffée, une plus grande autonomie par rapport au monde extérieur. Tel est le but de la « clef de l’existence de soi ».
Un journal de bord pour renouer avec soi-même.
Je vous propose, afin d’étoffer votre monde intérieur et d’en corriger les dysfonctionnements, de consacrer 15 à 20 minutes / jour à cette tâche.
Quelques conditions matérielles minimales sont requises:
- Une ambiance agréable. Un bon fauteuil dans une pièce à la lumière tamisée, et qui ne soit pas trop bruyante.
- Un peu de temps devant soi. Il convient d’avoir au moins 15 minutes devant soi, durant lesquelles ont a des chances de ne pas être dérangé.
- Dissiper la confusion de son esprit, préciser ce qu’on pense et ressent demandent du courage et de la méthode.
- Du courage, car certaines pensées se révèlent douloureuses et déplaisantes, et c’est justement pour les éviter qu’on a recours à la prise de nourriture.
- De la méthode car on a du mal à avoir une pensée et des sentiments totalement autonomes par rapport à ceux des autres.
Avoir conscience de l’instant présent.
Nous partirons des situations qui, quelques heures plus tôt, ou bien la veille, ont suscité chez vous une envie de manger. Que vous ayez effectivement cédé à cette envie ou bien que vous lui ayez résisté ne rentre pas en ligne de compte. Il est nécessaire que vous parveniez à distinguer 3 ordres de choses:
-les évènements qui se sont déroulés.
-les émotions que vous avez ressenties, le dialogue intérieur que vous vous êtes tenu.
* j’avoue me parler souvent à moi même *
Identifier les évènements.
Il s’agit de vous remémorer ce que vous avez fait, et qui vous avez rencontré, quelles paroles ont été échangées.
L’important dans cette tâche est de considérer les faits tels qu’ils se sont déroulés, non pas du point de vue de vos interlocuteurs mais de votre point de vue.
Il est fondamental dans cette entreprise de remémoration d’être absolument honnête. Ne trichez pas et ne cédez pas à la tentation de réécrire l’histoire.
Prendre acte de ses émotions
La plupart des personnes parviennent à retrouver le fil des évènements. La difficulté augmente quand il s’agit de se remémorer les pensées et émotions correspondantes. N’avons-nous pas réinventé, après coup, parce que telles étaient les choses que nous aurions aimé penser ou ressentir? N’avons-nous pas été influencé par telle ou telle personne, qui nous aura, en quelque sorte insufflé ses pensées et sentiments?
Les émotions de base sont:
-la peur, la colère, la joie, l’anxiété, l’angoisse, la surprise, la tristesse.
-Les émotions sont repérables à leurs effets sur le corps: crampe musculaire, tension, boule dans la gorge, cœur qui s’emballe, transpiration…
-Les sentiments correspondent à une perception intuitive: culpabilité, indignation, honte, mépris, enthousiasme, aversion, injustice…
Il peut arriver que vous ayez du mal à identifier vos émotions ou sentiments. C’est le cas lorsque vous les refrénez et en étouffez les manifestations concrètes. Ils prennent un tour plus abstrait. Vous vous dites: j’aurais dû me mettre en colère, mais je ne l’ai pas fait, j’aurais dû être angoissé mais j’ai été sidéré. Si vous avez des doutes quant à l’émotion réellement ressentie, envisagez différentes hypothèses.
Distinguez sentiments et dialogue intérieur.
Il est très difficile de savoir ce que l’on pense, car nos pensées sont rapides et, pour une bonne part, inconscientes.
Ainsi, ne pas prendre en compte les pensées mais le dialogue intérieur. Nous nous parlons à nous même, nous nous posons des questions, y répondons. Nous élaborons des scénarios de réussite et préparons dans les moindres détails nos actions futures, ou bien nous mettons en place les conditions de nos échecs.
* je fais ça tout le temps *
Le dialogue intérieur n’est donc pas la pensée au 1er degré; un tri a été effectué et les pensées qui sont choisies sont soumises à un travail de rumination, cultivées, développées.
A la longue, modifier son discours intérieur modifie les émotions ressenties. Nous pesons ainsi sur nos inclinations, encourageons tel sentiment ou freinons tel autre mais nous ne pouvons cependant pas les créer de toute pièce.
Avoir conscience du passé, se projeter dans l’avenir.
-Notez sur une feuille de papier les différentes étapes de votre vie par ordre chronologique. Afin d’insuffler de la vie dans vos souvenirs, choisissez maintenant un thème: les différentes chambres dans lesquelles vous avez vécues ou les différentes personnes que vous avez connues tout au long de votre vie: amis, amants, famille, voisins…
Si vous choisissez la chambre, commencez par votre chambre d’enfant, le papier peint, le lit puis plus tard, les jouets, les frères, votre mère, si elle vous racontait une histoire…
De fil en aiguille, vous vous souviendrez de beaucoup de choses. Certains souvenirs seront plaisants d’autre le seront moins. Ainsi des incidents qui vous avaient semblé de peu d’importance prendront tout leur sel, tandis que des choses que vous aviez autrefois vécues sur un mode intensément dramatique vous apparaîtront banales.
N’hésitez pas à rester sur un thème le temps qui vous paraîtra nécessaire; ne passez à un autre thème que lorsque vous aurez l’impression d’avoir fait le tour du précédent.
Récapituler sa vie pour une personne souffrant de son poids, revient presque toujours à tenter de répondre à cette question:
-pourquoi? Pourquoi suis-je gros? Qui, quoi m’a rendu ainsi? De qui est-ce la faute?
S’accepter et agir en conformité avec soi-même.
Bien des personnes en surpoids ont une propension à développer des conduites de victimisation. S’ils sont gros, ce n’est pas de leur faute: l’obésité est une maladie, leurs parents leur ont légué des gènes défectueux, ou leurs ont donné trop de sucreries, d‘aliments trop gras lorsqu‘ils étaient petits.
Ou bien ils reconnaissent trop manger, mais là encore, ils sont des victimes: victime d’une civilisation de la bouffe, d’un monde trop riche en tentations alimentaires. Ou encore ils mangent trop parce que d’autres les y obligent, les tentent sans cesse. Ou bien ils sont victimes de leurs émotions et mangent sous le coup d’une grande colère ou d’une trop grande joie.
Notre coté obscur.
Penser davantage à soi conduit à prendre davantage conscience de ses défauts et insuffisances. Nous nous mettons alors à porter sur nous-même des jugements d’une extrême sévérité. Nous avons tôt fait de nous trouver médiocres, futiles, paresseux… Ainsi, la preuve de notre médiocrité ne réside-t-elle pas dans le fait que nous ne sommes toujours pas parvenus à maigrir?
On n’échoue pas parce qu’on manque de volonté mais pace qu’on est fâché avec soi-même, qu‘on utilise la nourriture pour se protéger de situations, de sentiments, de pensées qu‘on n’est pas en mesure d‘affronter autrement.
C’est donc en modifiant ces façons d’être et de faire, et non à coup de volonté, qu’on parviendra au résultat visé.
Les difficultés de relation avec autrui.
Certaines personnes s’oublient au profit des autres. Il en résulte 2 conséquences néfastes:
-l’impression, lorsqu’on est seul, de ne pas exister (et devoir manger pour combattre se terrifiant néant intérieur).
-une dépendance vis-à-vis des autres, dont on a besoin comme l’air pour respirer. Mais l’autre, celui par lequel on se sent exister, est aussi vécu comme un envahisseur: en sa présence ont est plus tout à fait soi-même. Si bien que l’on oscille sans cesse entre ces 2 extrêmes: l’avidité relationnelle, et le rejet, la fermeture pour se protéger de l’envahissement.
Lorsque vous êtes en compagnie d’une personne (collègue, ami…) vous vous sentez exister pleinement. Mais lorsque vous vous retrouvez seul, le soir ou le week-end, vous ressentez une impression de vide et d’inexistence insupportable, contre laquelle vous luttez le plus souvent en mangeant. Etes-vous aussi vide que cela? Ce vide intérieur est le plus souvent dû au fait qu’on se détourne des sentiments et pensées intérieurs parce qu’ils ne nous plaisent pas ou nous font peur. Accepter ces sentiments et ces pensées même si cela revêt un caractère effrayant, est une étape nécessaire. Il n’est pas d’autres moyens pour acquérir la substance qui vous fait défaut, et qui vous permettra de devenir un individu entier et autonome. Tenir un journal de bord, établir un dialogue avec soi-même, formuler ce qu’on ressent et ce qu’on pense vous permettrons de devenir moins dépendants des autres.
* Perso, je garde beaucoup, je ne dis rien, m’affirmant que l’autre doit savoir…certainement une erreur de ma part de penser comme ça *
Vous donnez sans compter et recevez peu en retour: vous avez soif d’affection et d’approbation. Il s’agit d’un besoin vital: sans cet apport des autres, c’est votre existence même qui est menacée. Cette attitude de quête et de soumission suscite des réactions diverses chez les autres. Certaines personnes vous trouvent trop envahissant, exigeant, dépendant et prennent très vite leurs distances.
D’autres ont tôt fait d’exploiter la spécificité de votre style relationnel. Vous devenez la confidente, on vous demande conseil et soutien. Mais cette position signifie que vous comptez pour du beurre. Si on vous demande de rendre des menus services, c’est parce qu’on sait que vous n’exigez pas la réciprocité. Vous êtes taillable et corvéable à merci.
Vous vous accommodez de cette situation, faute de mieux car cela vous paraît préférable à pas de relation du tout.
* Je ne me reconnais pas ici, je donne effectivement sans attendre forcement un retour, mais comme je peux ne rien donner! J’aime pas que l’on me prenne pour une conne! J’observe beaucoup d’ailleurs *
Si vous prenez la peine d’y penser, vous constaterez que le fait qu’on vous exploite ainsi génère de la rancœur en vous, mais que cette rancœur, vous préférez l’étouffer tant elle vous paraît dangereuse. Et une bonne méthode pour étouffer sa rancœur consiste à manger.
Vous consacrez la totalité de votre temps aux autres et négligez de vous occupez de vous. Comment expliquer cette incapacité à délimiter un temps pour soi. Lorsqu’on a une piètre opinion de soi-même, il est aisé de conclure qu’on ne mérite pas du temps à soi.
Vous ne supportez pas les conflits et vous débrouillez pour les éviter quoiqu’il vous en coûte.
* ça c’est vrai, que depuis petite, j’ai toujours été comme ça *
Manifester une volonté propre, c’est forcément aller dans le sens contraire de la volonté d’un autre et, donc, marquer la séparation entre cet autre et soi-même. Exprimer un désaccord, dire non, voire s’opposer physiquement à quelque un, apparaissent à certains comme particulièrement dangereux et terrorisant. De fait, la personne avec qui on s’oppose va, pensez-vous, elle aussi s’opposer à vous, vous rejeter, ne plus vous aimer.
Cette rupture de l’unité fondamentale est des plus douloureuse pour certaines personnes. Elles préfèrent étouffer leurs sentiments, les refouler au plus profond d’elles-mêmes, afin de maintenir une entente fictive. Certes, elles apparaissent ainsi comme des personnes aimables et faciles à vivre, mais rien ne fait plus grossir que ces couleuvres qu ’elles avalent.
Les gens vous trouvent sympathique, dévoué, d’humeur égale… alors que vous n’êtes rien de tout cela.
* Par contre là c’est pas moi MDR, loin d’être aimable au première abord, je sais dire NON sans peine, mais je refoule beaucoup ça oui. Faudrait que j’observe si c’est ce qui me fait manger! *
Vous êtes considérés par vos amis comme des modèles d’équilibre et de sérénité. Vous vous sentez malheureux de jouer un double jeu, de ne faire que donner le change. Cette impression de mener une vie fausse, augmente votre malaise et ne vous conduit que trop souvent à chercher refuge dans les abus alimentaires.
Chez de telles personnes, une perte de kilos qui n’est pas accompagnée de progrès sur le plan psychologique aboutit souvent au désastre: la minceur insuffle une nouvelle confiance en soi qui conduit à régler ses comptes avec sa famille, ses amis. Mais cette agressivité mal maîtrisée n’aboutit que trop souvent à de la culpabilité et une aggravation du malaise.
Prendre conscience des ses sentiments agressifs vis-à-vis des autres, accepter de reconsidérer les évènements passés d’un œil critique, rééquilibrer ses relations, demander que soient pris en considération ses besoins et ses désirs sont d’impérieuses nécessités.
Avec nos intimes, nous avons des relations intenses sur le plan affectif. C’est bien entendu avec nos parents que nos affects sont les plus forts, que les relations sont tissées avec la plus grande densité.
Il est fréquent que des personnes qui sont parvenues à une certaine maîtrise de leur alimentation; perdent cet acquis lorsqu’elles se trouvent replongées dans le cadre familiale.
Elles semblent alors régresser, revenir à une problématique qu’elles croyaient dépassée.
Notre liberté ne consiste pas à choisir ce que nous ressentons, mais à choisir notre façon de nous comporter. Il se peut que nous haïssions telle ou telle personne. Il se peut que, examinant cette haine, elle est fondée sur des motifs qui nous sont propres, bien plus que sur les tords que cette personne a envers nous. Ou encore, cette haine s’explique par des évènements anciens, bien ancrés dans notre mémoire mais ne correspondant plus à l’attitude actuelle de ladite personne. Deux attitudes sont alors possibles: soit nous nous montrons offensif et tentons de faire le plus de mal possible à cette personnes (la loi du talion: œil pour œil, dent pour dent), ou bien, au contraire, nous surveillons nos comportements et, malgré nos sentiments agressifs, nous veillons à ne pas blesser la personne en question.
On en est donc à ne pas forcément dire tout ce qu’on pense et tout ce qu’on ressent. Il s’agit de tenir cacher ses sentiments et émotions, mais cette feinte n’a pas pour but de tromper, de se faire passer pour ce qu’on n’est pas, ni pour obtenir quelque chose de l’autre. Il s’agit au contraire de ne pas faire payer l’autre pour des choses dont il n’est pas responsable, ou encore des faits pour lesquels on peut considérer qu’il y a prescription.
Ne pas traduire forcément en actes ce qu’on ressent nécessite qu’on fasse clairement la distinction entre le dedans et le dehors, le soi et le non-soi. Nos sentiments et émotions, sont de évènements privés. Nous n’avons nulle obligations de les rendre publics en les exprimant verbalement ou en les laissant dominer nos comportements. En fait, ne pas avoir le pouvoir de tenir secret ses sentiments, ses idées et jugements, les exprimer, quoiqu’il arrive, sont le contraire de la liberté, une soumission aveugle à ses pulsions.
Vous réfrénez vos pensées parce que vous craignez que le contentieux accumulé ne fasse surface si vous ne veillez pas au grain. Peut-être considérez-vous qu’il vaut mieux attendre d’être mince pour régler vos comptes avec vos proches, leurs dire enfin leur 4 vérités ou faire ce que vous n’aviez pas eu le courage jusque là.
En fait, 2 possibilités s’offrent à vous:
-La 1ère consiste à se débrouiller pour ne jamais être effectivement au pied du mur. C’est chose facile puisqu’il vous suffit d’échouer dans ses efforts d’amaigrissement. La plupart choisissent cette solution, regrossissent avant même d’avoir fini de maigrir. Ils attribuent leur échec aux circonstances, au manque de chance ou de volonté
-La 2e est plus courageuse: elle consiste à maigrir et à régler effectivement ses comptes, avec ses parents, son conjoint, son patron…Ceux sont eux qui vous ont rendu gros et vous ont obligé, jour après jour, à le rester. Vous comptez bien leur présenter l’addition. Il n’est pas rare que ce déballage tardif tourne au psychodrame. Vous avez accumulé tant de choses… certains griefs sont conscients et vous vous les formulez tous les jours. D’autre sont moins avouables et vous les tenez en réserve dans un recoin de votre esprit.
Certains, en cours d’amaigrissement ou parvenus à un poids satisfaisant, rompent avec leurs parents après les avoir copieusement insultés. D’autres entament une procédure de divorce. D’autres entrent en conflit avec leur employeur, donne leur démission, voire changent de métier.
Procéder ainsi n’est pas obligatoirement une bonne idée. Mais ne rien faire, étouffer ses sentiments est source d’infinies souffrances. Se transformer en Attila et pratiquer la politique de la terre brûlée, n’est pas non plus une solution. L’idéal est d’arriver à départager le bon grain de l’ivraie.
La clef de l’existence de soi en résumé:
JE M’AUTONOMISE: JE PENSE PAR MOI-MÊME: je prends conscience de mes émotions et sentiments, positifs ou négatifs; j’évalue chaque situation en prenant mon point de vue en considération.
JE M’AUTONOMISE: JE SUIS ACTEUR DE MA VIE: j’agis en accord avec moi-même; je décide ce que je veux et prends mes intérêts légitimes en considération.
Je deviens peu à peu moins dépendant des autres, plus distancié.
J’ai moins besoin de faire appel à la nourriture.
source : Principes issus de son livre « maigrir c’est dans la tête » du Dr Apfeldorfer via le forum Zermati